Lettre d'information n°52 - Juillet 2019

Business GNL

37 navires accueillis entre janvier et mai 2019 : Le terminal méthanier de Dunkerque tire les bénéfices d'une modification importante de l'équilibre entre l'offre et la demande de GNL

2019-07-02

Entre le mois de janvier et la fin du mois de mai 2019, le terminal méthanier a accueilli 37 navires. Une activité très intense qui s'explique par la combinaison complexe de facteurs liés à l'offre et à la demande de GNL sur les marchés mondiaux mais aussi par l'attrait que représente le terminal méthanier de Dunkerque dans le marché de l'Europe du nord-ouest. Explications avec Pierre Dumont, directeur commercial chez Dunkerque LNG.

C’est évidemment du jamais-vu depuis la mise en service commerciale du terminal méthanier au premier janvier 2017 : L’appontement a déjà accueilli 40 navires depuis le début de cette année. Un chiffre à comparer aux 17 opérations de déchargement et rechargements de l’année 2018. « Cette arrivée massive de GNL dans notre terminal trouve au moins une explication par le jeu de l’offre et de la demande de GNL sur un marché mondialisé », commence Pierre Dumont. L’offre est, en effet, plus importante que ce qui était attendu, notamment en raison d’une production de GNL en avance et plus importante qu’initalement prévu sur le nouveau site de Yamal en Sibérie, une surproduction que les Russes ont choisi pour le moment d’acheminer en priorité vers les marchés européens. Dans le même temps, les Etats-Unis ont, eux aussi, démarré avec succès de nouvelles capacités de production, alors que les importations européennes en provenance de ses fournisseurs historiques en GNL (Qatar, Nigéria, Norvège et Algérie) sont également en augmentation. « Or, cette augmentation de l’offre arrive au moment où la demande en Europe reste stable alors que celle de l’Asie croît moins vite que prévu, notamment en Chine », précise Pierre Dumont. « Les producteurs de GNL doivent donc trouver les meilleurs débouchés possibles où acheminer leur GNL en tenant compte de ces nouvelles conditions de marché ». Dans cette conjoncture, les terminaux situés au Nord-ouest de l’Europe répondent très bien aux attentes du marché. « Et celui de Dunkerque, encore plus, pour au moins deux raisons », continue Pierre Dumont. « D’une part de par sa porte d’entrée double vers les marchés français et belges auquel il est relié mais aussi par l’avantage concurentiel et environemental que confère la récupération des eaux tièdes de la centrale nucléaire de Gravelines  pour le réchauffement du GNL afin de le remettre à l’état gazeux (avant de l’envoyer sur le réseau de transport) plutôt que par l’emploi d’une énergie plus coûteuse. Nos clients peuvent donc décharger, stocker et regazéifier leur GNL chez nous à des conditions très favorables ».

Opérations et grands projets

Juan Vazquez est le nouveau président de Dunkerque LNG et Gaz-Opale

2019-07-02

Le 15 avril dernier, Juan Vazquez a été nommé président de Dunkerque LNG et de Gaz-Opale. Il succède à ce poste à Béatrice Prud'homme. L'occasion pour nous de revenir sur son parcours professionnel et d'évoquer avec lui les projets et enjeux à court terme du terminal méthanier.

Ingénieur diplômé de l’Université Libre de Bruxelles, Juan Vazquez est âgé de 55 ans. Il a démarré sa carrière professionnelle comme assistant chercheur au département de génie électrique de cette même université avant de rejoindre Siemens Belgique. Après un passage de deux ans dans une société pan-européenne de télécommunication, Juan Vazquez rejoint, fin 2001, la société Fluxys, gestionnaire de l’infrastructure de transport et de stockage de gaz en Belgique et exploitant du terminal méthanier de Zeebrugge. Juan Vazquez a dirigé plusieurs départements au sein de Fluxys, dont le comptage et l’ingénierie, avant de prendre la responsabilité de la filiale suisse du groupe en 2012. A partir de 2014, il a dirigé la filiale de services informatiques de Fluxys, tout en assurant la direction générale de Gas.be, l’association belge du gaz. Lorsque Fluxys est devenu actionnaire majoritaire du terminal méthanier, Juan Vazquez en a pris la direction générale fin 2018, avant d’être nommé président de Dunkerque LNG et de Gaz-Opale en avril dernier.

Concernant le développement du terminal méthanier à court et moyen terme, Juan Vazquez évoque trois axes possibles. En premier lieu, le nouveau président souhaite que la totalité de la capacité de regazéification du terminal soit commercialisée. « Actuellement, nos clients nous ont acheté une capacité de 10 milliards de m3 par an (ou bcm, pour bilion cubic meters), qu’ils peuvent ou non utiliser. Cela leur apporte une grande flexibilité. Mais notre installation est en capacité d’accueillir des navires supplémentaires, pour une capacité équivalente de 2 à 3 bcm. Nos équipes commerciales travaillent donc actuellement avec l’ensemble de acteurs du marché pour proposer cette capacité, sachant que nous avons évidemment une préférence pour un ou des clients qui accepteraient de s’engager sur du long terme, j’entends par là 15 à 20 ans, afin de nous donner de la visibilité », commente Juan Vazquez.

En second lieu, le président a l’ambition de conforter les activités de « petite échelle » sur le terminal méthanier. Par « activité de petite échelle », il faut comprendre, d’une part, le chargement en GNL de camions citernes pour aller approvisionner des navires à propulsion au GNL par la route ou des stations-services et d’autre part, l’avitaillement de navires à propulsion au GNL directement en mer. « Dans la démarche de transition énergétique dans laquelle la planète est en train de s’engager, le GNL, bien moins polluant que le fioul lourd, apparaît comme le carburant maritime de demain. Voilà pourquoi, nous investissons dans ces deux nouvelles activités. Nous venons d’achever la construction de la station d’approvisionnement des camions citernes qui, à terme, pourra approvisionner jusqu’à 3 000 camions par an. Si le marché est réellement porteur comme nous le croyons, deux autres quais pourraient être implantés pour porter notre capacité à 9 000 camions par an à moyen terme. Nous allons également adapter notre jetée et ses équipements afin qu’elle puisse accueillir des méthaniers-avitailleurs de plus petite taille que les méthaniers que nous recevons habituellement. »

En troisième et dernier lieu, le terminal méthanier ambitionne de capter toutes les opportunités de développement découlant de l’évolution du marché, ainsi que des besoins de ses clients, présents ou futurs. Un exemple pourrait être une extension des capacités de transbordement, grâce, par exemple, au GNL produit à Yamal en Sibérie. « Il faut savoir que le Nord de la Sibérie est bloqué par les glaces entre 7 et 9 mois par an. De ce fait, le transport de GNL ne peut se faire qu’avec des méthaniers brise-glaces dont les coûts d’achat et d’entretien sont beaucoup plus élevés que ceux des méthaniers conventionnels. De ce fait, leur utilisation ne se fait qu’en cas d’absolue nécessité. D’où l’intérêt d’avoir, sur sa route, un terminal où décharger le GNL depuis un méthanier brise-glace avant de le recharger sur un méthanier conventionnel afin qu’il soit acheminé vers son lieu de consommation final », explique Juan Vazquez. Mais d’autres exemples de développement sont possibles, comme la réception de gaz en provenance du Qatar, suite à sa décision d’augmenter, de manière significative, ses capacités de liquéfaction. Et encore bien d’autres.

Rencontre

Clément Malherbe veille sur la sécurité du terminal méthanier

2019-07-02 1 commentaire

Ardennais d'origine, Clément Malherbe est arrivé sur le site du terminal méthanier en 2013 alors que l'installation était en construction. Après une expérience réussie en tant que superviseur HSE chez TS LNG (le consortium qui a construit toute la partie process du terminal), Clément Malherbe a été embauché par Bureau Veritas puis par Dunkerque LNG en 2017 au poste d'ingénieur HSE, poste qu'il occupe toujours aujourd’hui.

Clément Malherbe a obtenu à Lille en 2011, un master « Hygiène, Sécurité, Qualité, Environnement ». Il a alors 23 ans à peine et comme une envie d’aller découvrir le monde. « Je suis donc parti en Australie plusieurs mois où j’ai travaillé dans des fermes ou chez des particuliers en échange du gîte et du couvert.  Cela a été une expérience formidable, humainement et culturellement parlant. Et puis, cela a aussi fortement contribué à améliorer mon anglais » commente-il. De retour en France, après un passage par la Thaïlande, l’Indonésie, Singapour et Dubaï, Clément Malherbe débarque au terminal méthanier, alors en construction. TS LNG vient de lui donner son premier poste. « C’était en février 2013. J’ai été embauché comme superviseur HSE. C’était une vraie fierté pour moi de participer à un tel chantier et à la mise en service du terminal méthanier. Au sein d’une bonne équipe HSE soudée, j’avais en charge la prévention des risques en préparation et pendant les travaux faits par des entreprises extérieures », détaille Clément Malherbe. « Puis, vers la fin du chantier en vue de la mise en service du terminal, j’ai préparé l’organisation du Plan d’Opération Interne. J’ai bifurqué ensuite vers la partie sûreté. J’étais chargé de la mise en place de l’organisation de sûreté avec les équipes en place et les premières escales de navires ».

En 2017, alors que le terminal est entré en fonctionnement, Dunkerque LNG lui propose de rejoindre l’équipe en tant qu’ingénieur HSE au vu de son expérience chez TS LNG. « J’ai évidemment accepté car c’était un beau challenge », confie-t-il. « Mes missions sont très diverses au sein de Dunkerque LNG, la première étant de veiller à ce que les exigences de l’arrêté d’exploiter soient respectées en lien avec le directeur des Opérations mais plus généralement de veiller à la bonne mise en place des prescriptions réglementaires applicables à Dunkerque LNG en tant qu’exploitant du terminal. Je fais l’interface sur les sujets de sécurité entre Dunkerque LNG, ses sous-traitants et Gaz-Opale. Par ailleurs, je suis l’interlocuteur de référence pour les échanges entre la DREAL et Dunkerque LNG. En parallèle, je contribue à m’assurer que les exigences réglementaires relatives à la sécurité soient bien prises en compte dans les projets de développement du terminal. J’ai vraiment un poste polyvalent, ce qui me plait énormément. Le fait d’avoir participé à la construction du terminal et de bien connaître le site m’aide beaucoup dans mon travail au quotidien ».

Installé à Coudekerque-Branche, Clément Malherbe s’est parfaitement adapté à la vie dunkerquoise, même s’il a toujours un peu de mal avec le vent qui souffle souvent sur nos côtes. Et s’il a gardé de son enfance dans les verdoyantes et montagneuses Ardennes la passion de la randonnée et du jardinage, il n’hésite pas à sortir son clet’ch chaque hiver et envisage même de passer très prochainement son permis bateau. Histoire de prouver qu’il a bien envie de rester ancrer durablement en bord de mer.

Dunkerque LNG et son territoire

L'alternance sur le terminal méthanier de Dunkerque

2019-07-02

Pendant l'année scolaire 2018-2019, 4 alternants sont formés sur le terminal méthanier de Dunkerque. Contrats de professionnalisation ou apprentis ils sont à la fois étudiants et salariés de Dunkerque LNG ou de Gaz-Opale. Un pied à l'école et l'autre dans le monde professionnel, l'alternance est un atout pour eux et pour l'entreprise. Ils sont une véritable source de dynamisme.

Coline Fryson est assistante Ressources Humaines chez Dunkerque LNG. Elle est titulaire d’un baccalauréat Économique et Social spécialité Mathématiques. Après avoir obtenu un DUT Gestion Administrative et Commerciale des Organisations à l’IUT du Littoral Côte d’Opale de Saint-Omer, elle a choisi de poursuivre son cursus avec une licence professionnelle Gestion des Ressources Humaines en alternance chez Dunkerque LNG. Selon elle, un cursus en alternance est un réel avantage pour sa formation : « l’alternance m’a permis de mettre en pratique les connaissances acquises durant mes heures de formation, et inversement, j’ai pu apporter mes compétences acquises en entreprise, à l’école », explique-t-elle. Elle a trouvé sur le terminal méthanier de Dunkerque un cadre propice à sa formation : « En alternance chez Dunkerque LNG, il y a un excellent accompagnement, une bonne intégration et un super suivi. Dans un site industriel comme celui-ci, nous apprenons tous les jours. Suite au changement d’actionnaires, j’ai pu découvrir ce qu’est le changement dans une entreprise et ce que cela implique. Cela a été très formateur pour moi, je garderai un très bon souvenir de cette année ». Cette année en alternance sur le terminal méthanier lui a également permis de conforter son choix d’orientation. Elle souhaite maintenant poursuivre ses études en Master Ressources Humaines.

Un Master Ressources Humaines, c’est aussi la voie qu’a suivie Jennifer Fourrier, assistante Ressources Humaines pour Dunkerque LNG. Pour ses deux années de Master, elle a fait le choix de l’alternance, qu’elle a réalisée sur le terminal. Elle a vécu son expérience comme un succès qui lui a permis de grandir : « La formation apporte des bases dans le métier mais l’alternance m’a permis de découvrir plein d’aspects des Ressources Humaines » explique-t-elle. Elle ajoute : « L’alternance permet de grandir professionnellement, d’apprendre à travailler en autonomie. Le fait de se trouver devant le fait accompli nous pousse à trouver une solution et à chercher les infos, ce qui nous fait vraiment grandir et mûrir. » D’après elle, l’accompagnement qu’elle a reçu en entreprise a favorisé la réussite de sa formation. Elle a été suivie pendant ses deux années d’alternance par une tutrice qui a su lui faire confiance. A présent en intérim au sein de Dunkerque LNG, elle est certaine que son expérience en alternance apportera à sa carrière : « J’ai développé de la confiance en moi, j’ai appris beaucoup de chose et surtout j’ai appris à travailler rigoureusement, j’ai pu tisser un certain cercle professionnel qui pourra sûrement m’aider dans le futur ».

Jennifer Fourrier apporte également un éclairage du point de vue des Ressources Humaines sur l’intérêt pour le terminal méthanier de Dunkerque de recruter en alternance. Pour une entreprise, l’alternance permet de former à un métier, de transférer des compétences et surtout de tisser des liens avec un étudiant déjà imprégné de la culture d’entreprise pour une éventuelle embauche future. Selon elle, l’alternant apporte aussi beaucoup à l’entreprise : « son œil neuf, ses compétences « pratiques », ses idées en général et une neutralité dans la prise de décision ».

Le terminal méthanier de Dunkerque a participé le 3 avril dernier au salon DK Job’alternance. Selon Lucie Adamczak, chargée de communication chez Dunkerque LNG, la participation à cet évènement illustre tout l’enjeu de l’alternance pour le terminal : « Ces rencontres sont indispensables pour nous faire connaître auprès des jeunes. Il est primordial pour nous d’aller à leur rencontre afin qu’ils aient une meilleure connaissance du monde industriel. C’est en créant du lien que nous suscitons des vocations. Ce type d’événement permet de montrer aux étudiants que le monde industriel est accessible ». Lucie Adamczak a elle-même suivi sa formation de Master Marketing International Communication à l’IAE de Lille en alternance sur le terminal méthanier de Dunkerque. Elle est arrivée sur le terminal au début de la phase de construction. Pour elle, participer à la construction a été très formateur : « J’ai vu le terminal sortir de terre. Tout était à construire en termes de communication. Avec mon tuteur de l’époque nous avons eu de nombreux défis à relever touchant à des domaines très variés de la communication. C’est ce que j’ai aimé. Grâce à la polyvalence des missions confiées et au contact d’un professionnel compétent j’ai appris énormément ». A l’issue de sa formation, un CDI lui a été proposé au sein de Dunkerque LNG.  Aujourd’hui, elle est à son tour tutrice. Ce changement de perspective lui permet d’expliquer les atouts qu’un alternant peut représenter pour une entreprise : « Personnellement, c’est l’opportunité d’une première expérience en management. Etant passée par l’alternance je comprends davantage les enjeux du parcours et les attentes des étudiants. Ces derniers arrivent avec des idées nouvelles qui bousculent nos habitudes. C’est bon pour les services car cela permet de se remettre en question régulièrement ».