Raphaël Menasce a traversé la France pour venir travailler sur le chantier du terminal méthanier. Il a posé ses valises à Dunkerque en septembre 2012 en provenance de Toulon dans le Var. Depuis, les froides bourrasques de vent d’est, les longs jours de pluie et la quantité de neige l’ont bien sûr un peu surpris. Mais il en faudrait beaucoup plus pour déstabiliser cet homme, conducteur de travaux chez Solétanche Bachy depuis 19 ans, habitué à parcourir le pays au gré des chantiers. « Cette vie, je l’ai choisie et je ne regrette pas », observe-t-il. «Il n’y a pas de routine dans mon travail. Je suis en contact avec énormément de personnes, très différentes les unes des autres. C’est ce qui fait la richesse du métier ».

Sur le chantier, Raphaël Menasce a supervisé les travaux de fondation par parois moulées et de terrassement du radier de la station de pompage à 17 mètres de profondeur. Il a poursuivi avec le terrassement du puits d’accès au tunnel qui reliera la centrale nucléaire au terminal méthanier. A 53 mètres de profondeur cette fois. « C’était un travail vraiment particulier. Il nous fallait excaver, tout en veillant à respecter des normes de sécurité drastiques. Régulièrement, nous devions tout arrêter car les engins de levage ne pouvaient pas travailler à cause des rafales de vent. Il fallait intégrer ces contraintes dans le planning, rattraper les jours perdus... J’en ai connus pourtant des chantiers mais jamais d’une telle ampleur », résume Raphaël Menasce, dont on sent percer une certaine fierté dans la voix.

Appelé sous d’autres cieux, il a quitté Dunkerque et le chantier du terminal méthanier mi-avril dernier.

José Grosso, Superviseur Soudage pour ENTREPOSE PROJETS et Rémi Aubert, Ingénieur Travaux Principal pour BOUYGUES TRAVAUX PUBLICS, insistent tous les deux sur la priorité que constitue la sécurité sur ce chantier. « Nos deux entreprises ont en charge la construction des trois réservoirs à travers le consortium EPBY », expliquent-ils. « Nos travaux étant complémentaires (génie civil et mécanique), nous sommes quotidiennement amenés à travailler ensemble ». Pour éviter tout accident, ils s’imposent, lors de la réunion de chantier du matin à 7h30, de parfaitement délimiter les zones de travaux en cours et les interfaces qui en découlent, afin que l’une n’empiète pas sur l’autre avec les risques que cela suppose. Les chefs de chantier veillent sur le terrain à ce que ces consignes soient respectées à la lettre. « Lorsque notre zone de travaux est terminée, nous procédons aux vérifications d’usage avant de la livrer à nos collègues d’ENTREPOSE PROJETS afin qu’ils puissent y réaliser leurs travaux et inversement » précise Rémi Aubert.

Cette vigilance est d’autant plus importante que le consortium a commencé une partie délicate des travaux sur le Réservoir 1. Le montage des murs (voiles) est désormais quasi-terminé. BOUYGUES TRAVAUX PUBLICS a donc livré la zone à ENTREPOSE PROJETS pour que l’entreprise puisse y poser au sommet (à 38 m environ) l’anneau de compression métallique. Cette tôle circulaire, fixée au béton par des ancrages (goujons), permettra de réceptionner le dôme du réservoir, composé de 29 « pétales » métalliques  soudés les uns aux autres. Ce dôme sera monté jusqu’en haut des voiles par soufflage d’air par le dessous. L’anneau de compression métallique servira également à fixer en partie supérieure la « nappe » de métal (liner) qui tapissera l’intérieur du réservoir en béton.

« Aujourd’hui, nous avons accumulé un montant de commande compris entre 600 000 et 700 000 euros pour le chantier du terminal méthanier », se satisfait Patrick Licour, Président de l’entreprise dunkerquoise Schoonberg TP. Spécialisée dans les travaux publics et le génie civil, la PME de 30 salariés est sous-traitante de second rang de l’entreprise italienne Solesi et du groupement d’entreprises Sogea-Eiffage-Eurovia (sous-traitants du principal contractant du chantier TS LNG*). « Nous avons déjà réalisé des travaux de terrassement, des routes et des pistes », précise Patrick Licour. «Nous allons maintenant construire de grands éléments en béton pour Vinci. Nous intervenons sur le chantier depuis juillet 2012 et avons encore de belles perspectives pour les prochains mois ».

L’entreprise, certifiée MASE, s’est inscrite dès sa mise en place sur le site extranet « sous-traitance » dédié aux entreprises locales, créé par la CCI Côté d’Opale afin de les aider à décrocher des contrats de sous-traitance sur le chantier. « Cela m’a été d’une grande aide », reconnaît Patrick Licour. « J’ai pu y mettre en avant le savoir-faire et les compétences de mon entreprise ainsi que ses certifications. J’y ai également trouvé de précieuses informations sur les marchés en cours et sur le planning du chantier. Auparavant, il faut bien avouer que le chantier du terminal méthanier restait pour nous, entreprises extérieures, quelque chose de très abstrait. Là, au moins, nous savons où nous allons et quels sont nos interlocuteurs ».

Plus d’infos sur www.terminalmethanierdunkerque.fr.

* DUNKERQUE LNG a, dans ses appels d’offres, limité volontairement à deux les rangs de sous-traitance des contractants du chantier.