Sylvain Planteline a débarqué chez Gaz-Opale un jour de janvier 2013. Jusqu’en décembre, il était expatrié à Dubaï où, durant les trois années précédentes, il n’avait été confronté qu’une dizaine d’heures à la pluie. Le choc thermique fut rude, bien au-delà de ses prévisions. « Mais comme le poste que j’intégrais à Loon-Plage était extrêmement intéressant, la météo n’a eu, finalement, que peu d’importance », sourit-il.

Sylvain Planteline, 34 ans, est ingénieur procédé de l’Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques de Nancy. Un diplôme qu’il a complété par une formation en alternance à l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs à Rueil-Malmaison pour se spécialiser dans les procédés pétroliers et gaziers. « Cette spécialisation m’a permis de trouver un poste d’ingénieur dans une entreprise concurrente de TS LNG, spécialisée dans la construction de terminaux méthaniers », précise Sylvain Planteline. « J’ai travaillé sur l’extension du terminal de Zeebrugge, sur le démarrage du terminal de Fos à côté de Marseille, puis, en 2008, je me suis expatrié d’abord à Milan puis à Dubaï, toujours pour la même entreprise, pour participer à un gros projet : la transformation d’un navire méthanier en terminal méthanier off-shore qui est désormais installé au large de Livourne, en Italie ».

Après quelques années d’expatriation, Sylvain Planteline aspire à rentrer en France. Il connaît très bien le chantier du terminal méthanier de Dunkerque puisque son entreprise a répondu à l’appel d’offres sur le lot « process », sans être retenue. « Je surveillais les offres d’emploi liées au terminal méthanier et c’est comme cela que j’ai repéré celle que Gaz-Opale passait dans le cadre du recrutement d’un ingénieur projet. J’ai immédiatement postulé. Moi qui étais du côté du « constructeur », ça m’intéressait fortement de passer côté « exploitation », commente-il. Recruté pour le poste, Sylvain Planteline intègre Gaz-Opale en janvier 2013. « Ici, ma mission principale consistera à instruire, pour le compte de l’exploitant, toutes les demandes de modifications du terminal qu’elles concernent un nouveau service, un changement d’équipement ou bien un projet de développement. Je devrai veiller à ce que toutes ces demandes soient étudiées, réalisées et documentées correctement afin de garantir qu’elles n’entraînent aucun risque industriel supplémentaire. Par ailleurs, j’ai été désigné, comme sept autres cadres de Gaz-Opale, pour assurer la fonction de « Loading Master ». Cela consiste à être, à tour de rôle, responsable de l’escale du méthanier, depuis son arrivée au terminal jusqu’à son départ. Il s’agit, entre autres, de veiller au respect de l’ensemble des procédures, notamment en matière de sécurité. C’est une mission très riche, qui m’offre de grandes responsabilités », conclut-il ravi. 

« Les aménagements paysagers sont en cours sur le terminal depuis quelques semaines déjà », précise Pierre Misandeau. « Id Verde, sous-traitant de TS LNG, est en train d’installer les ganivelles. Ce sont des sortes de clôtures en bois, reliées entre elles par du fil de fer galvanisé pour empêcher leur oxydation, d’une hauteur d’1,10 mètre. Elles sont disposées en quinconce, principalement au nord de la zone de la torche et dans le « jardin des Dunes », avec un rôle bien précis : limiter au maximum les envolées de sable afin de permettre une revégétalisation plus rapide du site ». Entre les bâtiments administratifs et les bâtiments techniques à l’entrée du terminal, le « Jardin des Dunes » est également en cours d’aménagement par SEVE Terenvi, sous-traitant de TS LNG. « Ce jardin est composé de végétaux de tailles différentes formant trois strates, qui vont, en grandissant, reconstituer le milieu dunaire. Pour répondre à l’arrêté de dérogation, le choix s’est porté sur des plantes qui favorisent la halte migratoire des passereaux, comme le saule cendré blanc, l’érable plane, le tamaris, le sureau ou encore l’argousier », explique Pierre Misandeau. Par ailleurs, TS LNG et ses sous-traitants procèdent actuellement au réensemencement des graines recueillies sur la couche de surface du sol lors du terrassement des plates-formes par le GPMD en 2011 et conservées depuis en andains. Ce réensemencement consiste à étaler le mélange de graines sur les zones non bâties du terminal afin de dynamiser la renaturation du site. Enfin, des merlons, c’est-à-dire des talus, complétés de gabions (casiers en grillage dans lesquels prennent place de gros cailloux) sont en cours d’aménagement en périphérie de la plateforme prise sur la mer. Il s’agit d’un moyen supplémentaire de lutte contre le risque de submersion marine, réalisé par la société ETNB.

*Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement.

Depuis le 30 octobre dernier, trois veaux et génisses de race Rouge Flamande broutent aux Hems Saint-Pol de Gravelines, un espace naturel dédié aux oiseaux migrateurs limicoles financé par Dunkerque LNG dans le cadre des mesures compensatoires à la construction au terminal méthanier. Ces trois vaches appartiennent à un éleveur de Renescure avec qui le Département, maintenant gestionnaire de l’espace, a passé une convention. Si l’expérience se passe bien, deux ou trois autres bovins devraient les rejoindre au printemps. Cette mise à disposition de pâturage, dispositif qui existe depuis 25 ans dans le Nord, permet à l’éleveur de disposer d’espaces supplémentaires où faire paître ses bêtes et au Département du Nord de ne pas avoir à financer la fauche. Cette « tonte » se fait de façon on ne peut plus naturelle et écologique en assurant, qui plus est, une plus grande biodiversité. Les trois vaches vivent librement aux Hems Saint-Pol, sous la surveillance des gardes du Département. A noter que la Rouge Flamande est une race laitière locale qui a failli disparaître il y a quelques années, la faute à une production de lait jugée trop peu importante. Les éleveurs impliqués dans cette démarche prouvent que l’on peut gérer les milieux naturels et produire différemment des races standard comme la « Prime Holstein » à la robe noire et blanche que l’on voit majoritairement dans nos campagnes et ainsi participer à la sauvegarde des races régionales.