Lettre d'information n°28 - Juin 2015

Rencontre

Jérémy Hagopian, en CDI chez Bouygues TP : « Le chantier du terminal m'a permis de remettre le pied dans le monde du travail »

2015-06-12

Jérémy Hagopian travaille depuis quelques semaines sur le chantier de construction de la nouvelle ligne TGV entre Nîmes et Montpellier. Une belle fierté pour ce Dunkerquois de naissance qui a connu une très longue période de chômage avant d'être embauché par Bouygues TP sur le chantier du terminal méthanier. Un premier emploi qui lui a mis le pied à l'étrier.

Jérémy Hagopian, 33 ans, a connu une longue période de chômage, malgré un diplôme en maçonnerie. « Je me demandais vraiment comment j’allais me sortir de cette inactivité, quand j’ai reçu un appel de mon conseiller chez Entreprendre Ensemble. Il m’a dit que Bouygues TP recherchait des coffreurs-bancheurs pour le chantier du terminal méthanier et que j’avais le bon profil pour passer les tests de sélection », se rappelle le jeune homme. « Je n’ai pas hésité une seule seconde ». Motivé comme jamais, Jérémy Hagopian passe avec succès un premier test oral devant un jury de professionnels puis commence une formation de deux mois destinée à le préparer au métier de coffreur-bancheur à l’AFPA, suivie d’un contrat de professionnalisation via le GEIQ BTP*. « A l’issue de cette formation, au cour de laquelle ma capacité à bien réagir en toutes situations et ma motivation ont également été testées, j’ai été recruté par Bouygues TP en CDC (Contrat à durée de chantier). Ce fût un soulagement pour moi après ces longs mois sans travail », ajoute Jérémy Hagopian. Le jeune homme s’adapte tout de suite à son nouveau métier qu’il apprécie de plus en plus et à ses collègues de travail. « Je suis resté 18 mois sur le chantier et tout s’est vraiment bien passé » précise-t-il. Tant et si bien que Bouygues TP lui propose finalement en avril 2015, à la fin de sa mission, un CDI à la condition qu’il soit prêt à se déplacer au gré des chantiers, en France et à l’étranger. « Je suis célibataire, sans enfant. Cela a facilité ma décision. Sans attache à Dunkerque, il m’est plus facile de partir pendant plusieurs semaines », commente-il, alors qu’il se trouve à plus de 1 000 kilomètres de Loon-Plage sur le chantier de construction de la nouvelle ligne TGV entre Montpellier et Nîmes. Heureux. « On peut dire que le chantier du terminal méthanier m’aura vraiment mis le pied à l’étrier », conclut-il.

*Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification des métiers du Bâtiment et des Travaux Publics

Vie de chantier

4 h 27, mardi 17 mars 2015, clap de fin pour le tunnelier !

2015-06-12

C’était l'une des parties du chantier parmi les plus spectaculaires : le creusement d'un tunnel de 5 km et de 3 mètres de diamètre entre le terminal méthanier et le canal de rejet de la centrale nucléaire de Gravelines. Elle s'est achevée le 17 mars dernier. Depuis, BRS* a entrepris le raccordement des 12 siphons entre le canal de rejet et le tunnel. L'eau qui servira à réchauffer le GNL sera bientôt prête à circuler.

Le mardi 17 mars à 4 h 27 du matin, les compagnons qui travaillent au creusement du tunnel entre le terminal méthanier et le canal de rejet de la centrale nucléaire de Gravelines ont connu un moment très émouvant. L’arrêt définitif du tunnelier « Joséphine La Peule », parvenu au bout de sa mission. «Nous étions d’autant plus émus que nous laissons le tunnelier sur place », explique Gilles Broll, directeur du projet. « Nous sommes dans ce que nous appelons un tunnel borgne, c’est-à-dire sans porte de sortie. Sortir le tunnelier aurait demandé de gros efforts techniques et allongé considérablement les délais. Nous avons donc préféré prolonger le tunnel de 70 mètres et y laisser l’ensemble du bouclier et du train suiveur. Nous avons scellé ce bouclier en le remplissant de béton sur ses 10 mètres de longueur et dans l’espace restant, nous avons noyé le train suiveur. Nous l’avons tout d’abord séparé du tunnel par un mur en béton puis nous avons rempli le volume ainsi créé d’eau. Notre tunnelier repose maintenant définitivement au fond du tunnel ». La fin de creusement est intervenue avec plusieurs mois de retard, suite à une panne rarissime « Il a fallu creuser une galerie parallèle, puis une chambre suffisamment grande pour pouvoir réparer l’entraînement de la roue de coupe, à 50 mètres de profondeur, sous la mer. Heureusement, ce contretemps n’aura pas d’incidence sur la date de mise en service du terminal ». Depuis, les équipes de BRS se sont attelées à un autre chantier : le  raccordement des 12 siphons de 1,30 mètre de diamètre depuis le canal de rejets de la centrale jusqu’au tunnel. C’est par ces siphons que l’eau tiède de la centrale nucléaire entrera dans le tunnel puis s’écoulera pendant 5 km avant de venir réchauffer le GNL afin qu’il retrouve son état gazeux.  Actuellement, les équipes replient le chantier et assurent les travaux de finition pour une mise en eaux mi août.

*Pour le groupement CSM Bessac, Razel-Bec, Soletanche-Bachy

Extérieur chantier

La partie belge du gazoduc qui va relier Dunkerque à Zeebrugge en pleine construction

2015-06-12

C'est un chantier gigantesque que mène actuellement Fluxys* entre Alveringem (à côté d'Hondschoote) et Maldegem (à l'Est de Bruges). L'entreprise y construit la partie belge du gazoduc qui permettra de relier le terminal méthanier de Dunkerque à celui de Zeebrugge, soit 74 km. 500 personnes y travaillent dans des conditions tout-à-fait particulières puisque le chantier passe sur une ancienne ligne de front de la Première guerre mondiale où l'on trouve encore de nombreux matériels de combat, dont des obus.

Depuis février 2015, Fluxys a entrepris la construction de la partie belge du gazoduc qui va relier la station de compression de Pitgam au terminal gazier de Zeebrugge. « Nous prenons le relais de GRTgaz, qui s’est occupé de construire la partie française entre le terminal méthanier de Loon-plage, la station de compression de Pitgam et la frontière belge aux environs de Honschoote », précise Laurent Rémy, porte-porte de Fluxys. « Cela représente 74 km entre Alveringem et Maldegem, à l’Est de Bruges ». Ce gazoduc sera ensuite relié au réseau RTR** qui traverse la Belgique d’Est en Ouest depuis le terminal méthanier de Zeebrugge. « La capacité de cette nouvelle canalisation sera de 8 milliards de m3 par an » précise Laurent Rémy. «Le gaz naturel envoyé depuis la France via le terminal méthanier alimentera ainsi le marché belge (dont la consommation annuelle de gaz est de 16 milliards de m3) mais pas seulement. Une bonne partie sera, en effet, redistribuée en Allemagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne ». Ce chantier gigantesque, où travaillent 500 salariés, a nécessité une préparation de plusieurs mois, en raison des conditions particulières dans lesquelles il est mené. Il traverse, en effet, une ancienne ligne de front de la première guerre mondiale sur 30 km autour d’Ypres. «Nous avons déjà trouvé plus de 10 000 pièces. Certaines, comme les obus, nécessitent l’intervention de démineurs et la neutralisation du chantier pendant la durée de leurs manipulations. Nous avons dû évidemment tenir compte de ces impondérables et c’est la raison pour laquelle les travaux préparatoires (déminage et recherches archéologiques) ont débuté dès juin 2014 », commente Laurent Rémy. D’un montant compris entre 110 et 130 millions d’euros, le chantier devrait être terminé pour le mois de novembre 2015, juste avant que le terminal méthanier de Dunkerque n’entre en exploitation.  

*Entreprise belge de transport et de stockage de gaz naturel, en charge de l’exploitation du terminal méthanier de Zeebrugge et actionnaire à 25 % de Dunkerque LNG.
** RTR: canalisation reliant Zeebrugge à Zelzate d’une part (interconnexion avec les réseaux hollandais) et à  Eynatten d’autre part (interconnexion avec les réseaux allemands)