Lettre d'information n°17 - Juin 2014

Rencontre

Maxime Maerten, technicien en contrôle non destructif chez Institut de Soudure : « Mon travail commence le soir, quand le chantier s'arrête... »

2014-06-11

Maxime Maerten, Hondeghemois de 28 ans, est technicien en contrôle non destructif chez Institut de Soudure à Grande-Synthe. Depuis six mois, il a intégré le chantier du terminal méthanier pour une mission très précise : contrôler que les soudures réalisées sur site sont conformes aux référentiels applicables. Un travail réalisé par un procédé radioactif qui demande à être utilisé avec beaucoup de précaution, en l'absence d'autres salariés. La nuit est donc devenue le domaine de Maxime Maerten.

« Je suis un peu comme un radiologue médical », explique Maxime Maerten. « Sauf que moi, ce n’est pas le corps humain que j’examine mais des soudures. Je prends une radiographie qui me permet de détecter la moindre anomalie, la moindre faiblesse. Je vérifie, par exemple, qu’une porosité gazeuse ne s’est pas formée dans la soudure. C’est un travail qui demande beaucoup d’attention et un grand sens de l’autonomie. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Si un accident se produit à cause d’une soudure mal contrôlée, nous serons responsables ».

Devenir technicien en contrôle non destructif, ou « tireur radio » comme on dit dans le jargon, Maxime Maerten n’y avait jamais vraiment pensé. C’est la conjoncture économique actuelle qui l’y a amené. « J’ai fait un BTS ROC* au lycée de l’Europe à Dunkerque. On avait fait un peu de contrôle non destructif. Ca m’avait bien plu mais de là à y faire carrière… », se souvient le jeune homme. Heureux dans son métier de chaudronnier, il intègre plutôt une entreprise de l’agglomération dunkerquoise, une fois son BTS en poche. Et connaît un premier licenciement économique en 2009, puis un second en 2012. « Là, franchement, ça a été la goutte d’eau », commente Maxime Maerten. « J’ai tout simplement décidé de changer de métier. Je me suis alors souvenu que le contrôle non destructif m’avait bien plu lors de mon BTS. C’est ce qui m’a donné envie de me lancer dans cette branche. Grâce au Contrat de Sécurisation de l’Emploi que j’ai signé avec Pôle emploi, ma formation a pu être prise en charge. Je l’ai faite à l’Institut de Soudure à Grande-Synthe, un établissement à la fois organisme de formation et entreprise de contrôle non destructif sur soudure ». Courant 2013, Maxime Maerten obtient son certificat d’aptitude à manipuler les appareils émettant des rayonnements ionisants, il est immédiatement embauché par l’établissement qui l’a formé. « J’ai réalisé quelques missions dans des entreprises du Dunkerquois, puis, très vite, j’ai été envoyé sur le chantier du terminal méthanier. C’est une grande fierté pour moi de travailler sur ce chantier hors normes car je ne suis pas contrôleur depuis très longtemps. J’ai vu cela comme une preuve de grande confiance de la part de mon employeur ».

Le contrôle non destructif par radiographie est réalisé par un procédé générant de la radioactivité, la radiographie. Chaque jour, les zones contrôlées sont préalablement balisées afin d’en interdire l’accès à quiconque. C’est la condition sine qua non pour que le contrôle puisse commencer en toute sécurité. « Pour ne pas trop immobiliser de zones de chantier et ne pas perturber le travail des compagnons, nous travaillons essentiellement la nuit quand il n’y a plus personne sur site. Généralement, nous commençons les contrôles vers 22 h 30 et nous les terminons vers 4 h », précise Maxime Maerten. « Ça nous fait des nuits courtes mais ça ne me dérange pas. C’est une habitude à prendre. J’aime beaucoup mon métier et n’ai aucun regret par rapport à mon ancienne vie professionnelle ».  

* Réalisation d’Ouvrages Chaudronnés

Vie de chantier

Construction de l'appontement : l'étape « génie civil » se termine

2014-06-11

La mobilisation pour construction de l'appontement où accosteront les méthaniers a commencé en mars 2013. Depuis, les 184 pieux qui vont soutenir toute la structure ont été battus et toute la partie « génie civil » est en passe de se terminer. Reste un gros morceau : la mise en place de la tuyauterie, des équipements mécaniques et des raccordement électriques. Le point avec Alejandro Navamuel, ingénieur Ponts-et-Chaussées et responsable de toute la partie génie civil sur l'appontement pour TS LNG.

La phase de battage des pieux (184, d’une hauteur comprise entre 30 et 50 mètres) est achevée. Désormais, c’est le génie civil de l’appontement qui occupe quotidiennement environ une centaine de compagnons du consortium franco-hollandais EMCC (groupe Vinci) -Geka, sous-traitant du contractant TS LNG (lot process). « Nous sommes en train d’installer sur les pieux toute la structure métallique et bétonnée de l’appontement qui se compose de trois parties », explique Alejandro Navamuel. « La main platform, qui accueillera l’ensemble des services nécessaires au déchargement du gaz ; le Trestle, chemin d’accès à cette plate-forme principale et la zone intermédiaire dédiée la maintenance ». Le Trestle et la zone de maintenance étant pratiquement finalisés, ne reste qu’à terminer la main platform,  composée de trois niveaux. Nous sommes actuellement occupés à construire les niveaux 1 et 2. Il s’agit de relier des colonnes béton deux par deux au moyen de poutres composées, elles aussi de béton et d’acier. Une dalle est ensuite coulée pour réaliser le sol  de chaque étage. Actuellement, nous commençons et 2ème niveau et procèderons de même pour le 3ème niveau. C’est sur ce dernier que sera installé le bâtiment de contrôle de l’appontement », détaille Alejandro Navamuel.

Tout le génie civil devrait être terminé pour le 30 septembre 2014. A ce moment-là, c’est l’installation de la tuyauterie et des équipements mécaniques  qui constituera le gros du chantier de construction de l’appontement.

Extérieur chantier

Zone d'accueil des oiseaux migrateurs à Gravelines un an après : une centaine d'espèces observée

2014-06-11

Dans le cadre des mesures compensatoires à la construction du terminal méthanier au Clipon, Dunkerque LNG a investi 2 millions d'euros dans l'aménagement d'une zone humide destinée à l'accueil d'oiseaux migrateurs aux Hems Saint-Pol à Gravelines. Un an après, le succès est total puisqu'une centaine d'espèces, dont une quinzaine d'espèces nicheuses, y a déjà été observée. Le point avec Virginie Hélin, ingénieur-écologue au service Espaces Naturels Sensibles du Département du Nord, à qui la gestion de cet espace a été confiée.

« Observer une centaine d’espèces d’oiseaux, dont une quinzaine d’espèces nicheuses, au bout d’une seule année d’exploitation, nous pouvons d’ores et déjà parler de succès », se réjouit Virginie Hélin, « même si nous devons encore rester prudents puisque le degré d’efficacité de la zone ne pourra être réellement évalué que dans un an ou deux ». Cette zone dont parle Virginie Hélin, c’est celle des Hems Saint-Pol à Gravelines, inaugurée le 23 mai 2013. Aménagée sur 20 hectares par Dunkerque LNG, elle a pour rôle d’accueillir et de nourrir les oiseaux migrateurs, déplacés de leur zone de halte migratoire habituelle, en automne et en hiver, par les travaux du futur terminal méthanier. « Les espèces que nous avions ciblées, notamment les limicoles*, sont venues en masse. Nous pouvons citer, par exemple, le Petit Gravelot ou l’Avocette élégante », précise Virginie Hélin. Les gardes du Département ont également observé, lors des relevés qu’ils effectuent deux fois par mois, trois espèces de canards, le Tadorne de Belon, le Canard siffleur et le Canard chipeau ainsi que des fauvettes paludicoles, c’est-à-dire des espèces que l’on retrouve dans les roselières. On peut noter aussi la présence du Phragmite des joncs, du Pipit farlouse mais aussi de l’ Echasse blanche, une espèce limicole aperçue pour la première fois il y a quelques semaines. « Désormais, nous allons nous attacher à élaborer, de manière concertée avec les acteurs locaux, le plan de gestion de la zone », ajoute Virginie Hélin, « tout en poursuivant la réalisation d’un état des lieux de chaque espèce ». Ce plan de gestion permettra de définir précisément les actions de gestion écologique à mettre en œuvre comme, par exemple, la fauche des îlots herbeux et la mise en place d’un pâturage extensif. « Dès la rédaction du plan de gestion terminée, des moutons ou des vaches arriveront sur la zone. Ainsi, l’entretien se fera de façon complètement naturelle », conclut l’ingénieur-écologue.

* Petits échassiers qui se nourrissent de minuscules invertébrés vivant dans la boue